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Le sixième Passwerk Lifetime Achievement Award attribué à Toon DeVriendt

Le jeudi 17 novembre 2022, nous avons décerné notre 6e Passwerk Lifetime Achievement Award à Toon DeVriendt dans une ambiance festive et devant plus de 100 invités. Une soirée plus que réussie !

Toon a obtenu son diplôme d’orthopédagogue à l’Université catholique de Louvain. Ses premiers contacts avec des enfants présentant un profil du spectre de l’autisme remontent à l’époque où il travaillait au service de psychiatrie infanto-juvénile de Groningue, au début des années 1970. Depuis, l’intérêt de Toon pour le sujet de l’autisme n’a cessé de croître et ne l’a jamais quitté. Au cours de sa carrière, il a créé trois « maisons » — en équipe — pour accompagner les enfants, les jeunes et les adultes présentant un profil du spectre de l’autisme. Le travail de Toon, auquel il a consacré toute sa vie, a fourni à notre conseil d’administration des arguments plus que suffisants pour le nommer lauréat mérité du Passwerk Lifetime Achievement Award 2022.

Découvrez ci-dessous son interview détaillée et inspirante dans laquelle il nous parle de sa vie, sa carrière et son engagement exceptionnel envers la communauté autistique.


Félicitations pour votre award. Que pensez-vous de cette reconnaissance ?


Je suis évidemment très honoré de recevoir cette récompense. Elle représente clairement une reconnaissance de mes années de travail, d’études et d’engagement envers les nombreuses personnes présentant un profil du spectre de l’autisme que j’ai rencontrées et que j’espère aussi avoir aidées à avancer dans la vie.


Avez-vous déjà remporté d’autres awards ou prix dans le passé ? Dans l’affirmative, dans quel contexte vous ont-ils été attribués ?


J’ai toujours reçu de nombreuses marques de reconnaissance pour mon travail sur l’autisme, tant de la part de mes collègues que de nombreux parents. Mais c’est la première fois que je reçois une récompense officielle.


Pouvez-vous nous décrire brièvement votre lien avec l’autisme ? Quel rôle jouez-vous dans ce domaine ?


Au cours de ma carrière, j’ai toujours porté un grand intérêt à l’autisme. J’en ai étudié la théorie et j’ai également publié quelques articles sur le sujet. Mais je suis avant tout un homme de terrain. Le service de psychiatrie infanto-juvénile de l’UZ Gasthuisberg où je travaillais, à Louvain, se concentrait sur le diagnostic précoce et l’orientation des parents vers une assistance plus adaptée. J’ai aussi fondé et développé De Speling, Autigone et Huis 3 avec un important groupe de collaborateurs. De Speling est une installation à petite échelle pour jeunes de 12 à 21 ans avec autisme. Autigone et Huis 3 sont deux installations résidentielles pour adultes avec autisme.


À quand remonte votre premier contact avec une personne présentant un profil du spectre de l’autisme ?


Lorsque je travaillais à Groningue (en 1974), on m’a demandé de superviser un garçon présentant un profil du spectre de l’autisme de cinq ans, ainsi que sa mère. Je me suis mis à lire beaucoup sur le sujet, mais ils m’ont aussi beaucoup appris, chacun à sa manière, sur ce qu’est l’autisme, comment éventuellement les aider et comment ne pas les approcher.


Quand et comment êtes-vous entré en contact avec Passwerk ?


Je suis entré en contact avec Passwerk lorsque j’ai pris ma pension. D’un point de vue professionnel, je n’y ai pas été beaucoup impliqué. Je connaissais déjà Passwerk par l’intermédiaire d’un ami de ma femme. Et j’ai toujours pensé que c’était un projet sympathique dans le sens où il adopte vraiment une différente approche des personnes présentant un profil du spectre de l’autisme : on ne s’arrête pas aux limites, mais on se concentre sur les atouts et sur la manière de les révéler. Donc oui, pour moi, c’est un super projet.


Qui ou quoi vous inspire, et pourquoi ?


Au cours de ma carrière, le Pr. K. Pyck, professeur de psychiatrie infanto-juvénile à la KU Leuven, m’a toujours fortement encouragé et soutenu dans mon travail sur l’autisme. En invitant plusieurs experts du spectre de l’autisme de renommée internationale à des exposés et des conférences à Louvain, il a apporté de nombreuses nouvelles connaissances sur l’autisme en Flandre. Et cela a certainement beaucoup contribué à l’attention que la région porte aujourd’hui aux personnes avec autisme.


Quelles sont vos plus grandes motivations dans la vie ? Avez-vous encore des rêves ?


J’ai toujours été une personne assez sociable, donc aider les autres passe avant tout. Le bien-être matériel en fait bien sûr partie, mais je l’ai toujours trouvé très relatif. Et l’amour commence en réalité un peu par l’amour de soi : s’aimer, s’octroyer du temps pour se reposer et s’amuser, c’est le meilleur point de départ pour « pouvoir donner » aux autres.


Pensez-vous que la société actuelle gère mieux l’autisme qu’il y a 10 ans ? Quelle est, selon vous, la principale différence ?


C’est une certitude, même si l’on peut encore mieux faire. N’oubliez pas qu’à mes débuts en tant qu’orthopédagogue (au début des années 1970), on portait souvent un regard accusateur sur les parents. Plus tard, à partir des années 1980 et 1990, les gens ont commencé à mieux comprendre l’autisme d’un point de vue cognitif et progressivement, de plus en plus d’installations spécifiques pour personnes présentant un profil du spectre de l’autisme ont émergé. Celles-ci adoptaient au départ une approche davantage axée sur l’apprentissage et d’orientation adaptés, mais dans le huis clos de l’installation spécifique. Je pense que nous avons aujourd’hui évolué vers une vision plus intégrée socialement, qui se concentre moins sur l’autisme en tant que handicap et davantage sur la reconnaissance des différences et des éventuelles forces spécifiques des personnes qui en sont atteintes. L’organisation Passwerk en est clairement un exemple.


Dans quelle mesure pensez-vous que la vision de l’autisme a évolué d’un point de vue médical ?


Je me souviens qu’au début des années 1970, l’autisme était fortement perçu comme étant associé à un handicap mental. Dans les années 1980, nous avons de plus en plus commencé à voir qu’il touchait aussi des enfants normalement doués, et pas seulement des enfants, mais aussi des jeunes et plus tard aussi des adultes. Dans le passé, l’autisme était principalement considéré comme un problème touchant les hommes et non les femmes, et cette observation est aujourd’hui totalement dépassée. Il existe beaucoup de femmes avec un profil du spectre de l’autisme très instruites qui occupent des postes à responsabilité, mais chez qui ce profil se traduit différemment. Je pense donc que c’est important. La vision globale de l’autisme change et pourtant, on observe encore de nombreux projets dans lesquels les gens s’accrochent encore à ces vieilles théories.


Une biographie a également été rédigée à votre sujet. Comment s’est déroulée la collaboration entre vous et l’écrivain, Cas Raaijmakers ?


Ce fut très agréable et parfois, plutôt difficile de revenir sur sa vie de manière structurée avec quelqu’un. Eh oui, c’était « structuré » parce que Cas ne me laissait parfois aucune échappatoire. Il posait sans cesse des questions, tantôt aimable, tantôt un brin autoritaire. Heureusement, il m’a de temps en temps permis de dire « stop » : cela n’appartient qu’à moi. Merci, Cas.


Comment aimeriez-vous utiliser cet award pour inspirer les autres ?


Je dirais : cela vaut la peine de s’engager envers un objectif déterminé, de se lancer. Même si ce n’est pas toujours facile. J’espère que mon entourage direct, en particulier mes enfants et petits-enfants, s’en inspirera et qu’ils se consacreront aux autres. Il y a bien sûr de nombreux objectifs dans la vie, mais pour moi, le plus important, c’est de prendre soin les uns des autres, de prendre soin des autres.


Voudriez-vous encore ajouter quelque chose à cette interview ?


Bien sûr, il y aurait encore beaucoup de choses à dire, mais je voudrais explicitement ajouter une chose. Cet award est une belle reconnaissance des efforts que j’ai consentis durant toutes ces années auprès des personnes avec un profil du spectre de l’autisme. Mais mon engagement a été soutenu par les nombreux membres de l’équipe, tant au service de psychiatrie infanto-juvénile à Louvain qu’au Centre d’orientation pour personnes avec un profil du spectre de l’autisme. Ils partagent donc cette récompense.


 


Vous aimeriez remporter un exemplaire de la biographie de Toon DeVriendt ?


Envoyez vos prénom, nom, nom d’organisation/entreprise, ainsi que l’adresse à laquelle nous pouvons éventuellement envoyer la biographie à rojda.altindis@passwerk.be avec « Biographie de Toon DeVriendt » en objet. Les trois premiers e-mails recevront un exemplaire de la biographie.


 


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